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(Flashback) Que cette journée reste à jamais celle où on a failli perdre le capitaine Sindbad

Victoria O'Donnel
Victoria O'Donnel
Piranha Cannibale
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Mar 28 Juin - 18:32





Que cette journée reste à jamais celle où on a failli perdre le capitaine Sindbad




Les paysages défilent et se ressemblent, alors qu’au plus profond de l’océan je nage. Je me retourne encore une fois pour veiller à ce que personne ne me suive. Manquerait plus qu’une de ces pimbêches me collent au train. Ces gamines stupides et puériles dont le seul jeu était de me sortir de mes gonds. Tout était sombre au fond des flots, mais ce n’était pas vraiment un problème pour moi. J’aimais cette obscurité, j’aimais m’en draper, n’en déplaise à ces idiotes écailleuses. Qu’on ne s’étonne pas si je rechigne a faire partie de ce peuple stupide. Je me stoppais net alors que quelque chose coulait à pique devant moi. Je plongeais tout au fond pour regarder ma petite trouvaille. Je l’avais attrapé mais il était incroyablement lourd. Ha tiens… ça devait batailler là-haut. Parce qu’il s’agissait d’un boulet de canon. Lâchant le dit boulet, je remontais fissa à la surface. Quoi ? « Dégât Collatéral » ? Non je vous assure je connais pas ce mot. Et puis la vie était faite pour l’aventure. Et quoi de mieux qu’une guéguerre entre deux navires. J’aimais bien regarder les batailles. Et c’est ce que je fis. Quelques insultes vociférées enrichirent d’ailleurs mon vocabulaire. J’ignorais qu’insinuer sa parenté avec un béluga avait quelque chose d’insultant. Pour la « catin » je comprenais… Mais il fallait laisser les pauvres bélugas en dehors de ça, eux n’avaient rien demandés. Je faisais du surplace à distance des marins, l’éclat des lames s’entrechoquant dans l’après-midi, ainsi que les sons puissants des canons étaient vraiment une bien douce musique à mes oreilles. La guerre avait quelque chose d’intrigant pour une créature comme moi qui n’avais eu à affronter que des disputes puériles avec des sœurs qui me détestaient. Peut-être que la prochaine fois, se ramener avec un sabre pourrait être une option.
L’odeur de la poudre imprégnait l’air chaud, je fermais doucement les yeux avant d’inspirer à plein poumon. Mais un grand bruit me fit pousser un petit cri et plonger subitement dans l’eau pour esquiver le boulet qui fonçait droit sur moi. Voilà maintenant que les marins souffraient de strabisme… C’était presque triste ! La bataille se finit lorsque l’un des deux navires coula, mais les marins avaient déjà quitté le navire à bord de canaux de moindre envergure. Je me frottais les mains, j’allais pouvoir à nouveau farfouiller les entrailles d’un navire, et peut être, je dis bien peut être pouvoir me faire un peu d’or avec ce que j’allais trouver. C’était sans doute une des raisons qui expliquait pourquoi j’aimais tant les naufrages. J’attendais patiemment que le bâtiment touche le fond. C’était une aubaine pour moi, et on ne crachait jamais vraiment dessus. J’avais mon sac posé négligemment sur mon dos. Il serait prêt à accueillir mille et une richesses. Je m’apprêtais à m’enfoncer au plus profond de l’océan. Ce n’était pas un hasard si j’aimais l’obscurité des grands fonds, j’étais ainsi plus à même de cacher mes imperfections, comme par exemple ces cicatrices bardant ma silhouette. Je pus donc explorer la carcasse du bateau, commençant a remplir mon sac, avant de me stopper. Une bouteille entre les mains… Le liquide n’était pas de l’eau mais impossible de savoir de quoi il s’agissait. Je décidais de mettre cette bouteille parmi mes acquisitions. C’est alors qu’une ombre passa juste au-dessus de ma tête. Enfin ce n’était pas tout à fait une « ombre » puisqu’il s’agissait d’un gaillard qui s’enfonçait dans les flots. Je poussais un soupir. Et me promis de repasser pour piller les cales de ce navire. Ma bonté m’avait déjà perdue plus d’une fois. Attrapant l’homme, je me hissais hors de l’eau.

« Ho bon sang… Pourquoi t’es aussi lourd ?! »


Je pouvais pas le traîner au sol, au fond de l’eau n’est-ce pas ? Et la femme toute menue que j’étais n’avait pas l’habitude de tirer des poids morts bien plus grands qu’elle. Par chance, un petit îlot n’était pas loin, à quelques longueurs de queue d’ici. C’est ainsi qu’avec toutes les peines du monde, la petite sirène pilleuse d’épave tirait un marin inconnu au bataillon. Je pestais mentalement contre moi-même. « Voyons Mélusine… n’avais-tu rien compris ? Tiré aucune leçon ?! Tu allais encore finir en charpie. Les humains te faisaient toujours du mal… Une petite voix au fond de ma caboche me répondit.

« Mais tu ne peux pas les laisser mourir… »


Ouais c’était tout à fait ça. Et c’était pour cette même raison que je le déposais sur le rivage de cette petite île que j’avais repéré au loin.




Sindbad
Sindbad
Le Blaireau des Sept Mers
Messages : 278

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Jeu 30 Juin - 3:08


 


Que cette journée reste à

jamais celle où on a failli

perdre le capitaine Sindbad



-Et c’est ainsi que j’ai pu échapper à cette armée d’anthropophages ! La suite, vous la connaissez. Je me suis éloigné le plus possible des habitations jusqu’à tomber sur vous et voilà ! Je ne vous remercierai jamais assez de m’avoir prit à votre bord, d’ailleurs.

Sindbad était assit à une table, une bouteille de rhum dans une main et un morceau de pain dans l’autre, entouré de tout un équipage qui buvait littéralement ses paroles. C’était la cinquième fois qu’il leur racontait son histoire. Comment il s’était échoué sur une île pleine de cannibales. Comment le peu d’hommes de son équipage à avoir survécu au naufrage avaient péris, dévorés en ragout. Comment, grâce à son intelligence et à son instinct, il avait échappé à un destin aussi funeste. Et l’équipage qui l’avait recueillit il y avait deux jours de cela, en redemandait toujours. Il fallait dire qu’il n’était pas dénué d’un certain talent pour raconter ses histoires. Et quelles histoires ! Evidemment qu’ils voulaient la réentendre, encore et encore !

C’était la quatrième fois que Sindbad prenait la mer. Et au bout de quatre fois, il commençait à se demander si un jour, il ferait un voyage dans lequel il partirait et reviendrait au port avec le même navire. Non pas qu’il ne désire qu’il ne se passe absolument rien, sinon on pourrait difficilement parler d’aventure, mais garder son équipage et son bâtiment ne serait pas une mauvaise chose, loin de là. Enfin. On pourrait dire que jusqu’ici, il n’avait pas eu de chance. Et selon la loi de l’équilibre, ou un truc du genre, la chance devrait commencer à lui sourire à présent.

-Capitaine ! Un navire droit devant !  Un navire pirate !

En parlant de chance… A cette annonce, tout le monde rejoignit le pont précipitamment pour vérifier les dires du marin. Sindbad suivit bien évidemment le mouvement. Il s’appuya contre le bastingage et observa l’horizon. Effectivement, la ligne droite était coupée par une tâche qui semblait être bel et un bien un navire. Sindbad regarda le capitaine qui contemplait la situation à l’aide de sa longue-vue.

-Un pavillon noir… Il replia sa longue-vue et la déposa sur un tonneau qui se trouvait là avant de se mettre à hurler, Tout le monde à son poste ! Il faut faire demi-tour le plus vite possible et tirer ce vent à profit au maximum !

L’équipage se mit à s’agiter dans tout les sens tandis que le capitaine rejoignait le timonier à la barre. Sindbad, quant à lui, s’empara de la longue-vue laissée par le capitaine pour se rendre compte de lui-même de la situation. Il pu observer plus précisément le navire, constater qu’effectivement, il arborait le pavillon préféré des pirates, et déduire qu’ils étaient passablement dans la mouïse. Il remit la longue-vue là où il l’avait prit et se précipita auprès du capitaine, déjà entrain de donner les ordres de manœuvres pour faire demi-tour.

-Excusez-moi, capitaine. Loin de moi l’idée de remettre vos ordres en question, mais il me semble que la fuite ne soit pas une bonne idée. Vous avez vu leur navire ? Vous avez vu le votre ? Vous voyez bien qu’on a aucune chance de les semer.
-Je sais bien, mais que pouvons-nous faire d’autre ? La plupart des gens sur ce navire sont des marchands. Ceux qui savent se battre ne représentent pas la majorité.

On parlait de chance et de loi de l’équilibre tout à l’heure, non ? Il semblerait que la loi de l’équilibre prenait bien son temps pour décider de faire pencher la balance de l’autre côté. Avec ce vent, le temps de faire demi-tour, l’ennemi sera déjà beaucoup trop proche. Et en plus de leur donner l’avantage, il leur auront bien montré qu’ils ne comptaient pas se battre, ce qui n’allait qu’inciter un peu plus ces forbans des mers à les attaquer. C’est que les batailles, c’est aussi mental ! Et là, ils étaient sur le point de perdre sur tous les plans !

-Ecoutez, ils finiront par nous rattraper de toute façon, alors quitte à ce que ce soit le cas, autant ne pas leur donner tous les avantages dès le début ! Foncez-leur dessus et faites charger les canons ! Si on les coule, ils prendront la fuite sur leurs petits canaux de sauvetages et on en parle plus.
-Et si c’est nous qui coulons ?
-Ils ne nous coulerons pas, c’est là notre avantage. Ils en ont après la marchandise, ils ne comptent pas la faire rejoindre le fond des océans.
-Donc au lieu de nous couler, ils nous égorgerons tous jusqu’au dernier.
-Sauf si on les coule avant.

Le capitaine sembla réfléchir. Comme si c’était le moment de perdre du temps en réflexion ! Ce genre de situation, ça demande d’être vif et sûr de soi ! Chaque seconde compte ! Il était reconnaissant envers ce capitaine de l’avoir sauvé, mais niveau défense naval, il était pas très doué. Mais au bout de quelques secondes, il sembla avoir prit sa décision, et,  fort heureusement, la bonne.

-Changement de plan, on fonce tout droit ! Préparez les canons et soyez prêts à combattre !

Sindbad sourit. Il avait réussit à faire entendre raison à ce capitaine. Sans doute son expérience et son charisme naturel avaient pas mal aidé. Mais ils n’en demeuraient pas moins dans une situation délicate. Pour peu que ce ne soit pas des pirates de pacotilles, l’affrontement allait être compliqué si seulement la moitié des hommes à bord savaient se battre. Il fallait trouver le moyen de faire tourner l’affrontement au plus court, ou ils couraient droit au massacre.

-Il faudra atteindre leur réserve de poudre. C’est le moyen le plus efficace pour se débarrasser d’un navire.
-Vous avez raison. Oserai-je vous demander de vous en charger ? Vous êtes un homme de talent et j’ai foi en vous.

Un sourire malicieux vint s’accrocher aux lèvres de Sindbad, qui tira son sabre avant de répondre.

-J’espérais que vous me le demandiez.

Et il posa son regard sur le navire ennemi qui s’était déjà considérablement rapproché. Enfin un peu d’action ! C’est vrai, cela faisait deux jours entiers qu’il n’avait pas manqué de mourir. Et après les anthropophages et la faim, une bande de pirate ne lui faisait absolument pas peur. Après tout, il était Sindbad ! Le marin ! Le conquérant des mers ! Celui qui survivait à mille périls, qui affrontait les monstres les plus dangereux qui puissent exister ! Qu’était une pauvre bande de pirate à côté d’une armée de serpents de trente mètres ?

Les deux navires étaient à présent suffisamment proches pour que chacun entende les cris de provoque du camp adverse. Bientôt, ils furent bord à bord et enfin, le fameux mot qui signalait le début d’une bataille épique fût hurlé par chacun des capitaines.

-FEU !

Les boulets de canons fendirent les airs pour aller briser les planches du bâtiment d’en face. Des trous dans la coque ses créèrent, des mâts furent brisés, des voiles furent déchirées. Et enfin, le moment pour tous ceux qui n’étaient pas canonnier arriva.

-A L’ABORDAGE !!!

Des hommes prirent des cordes et se jettèrent pour aller sur le navire adverse, pendant que d’autres avaient prit les armes à feu pour empêcher les ennemis d’atteindre leur pont. Pour le moment, Sindbad faisait partit de la deuxième catégorie. Etre des premiers à aller à l’abordage de l’ennemi aurait été une erreur stratégique. Tout de suite, il aurait été accaparé par des combats. Or, ce qu’il voulait, c’était avant tout rejoindre la cale pour faire exploser le navire de ces ********. Il attendit donc qu’ils soient déjà pas mal occupés sur l’autre navire avant d’y débarquer. Pour l’heure, il cala quelques balles bien placées sur les impudents qui osaient ne serait-ce qu’imaginer arriver sur leur navire, et qui finissaient leur trajectoire à la mer. Bien évidemment, certains étaient bien moins doués que notre marin, et il ne pouvait arrêter tout le monde. Bien vite, une dizaine de pirates avaient rejoint le pont et le combat au sabre s’engagea. Sindbad fût assaillit par deux pirates qu’il remit bien vite à leur place. Après quelques coups de sabre échangés, il finit par trancher la poitrine du premier de son cimeterre et planter une dague qu’il avait caché dans sa manche dans la jambe du second. Suite à cela, il décida qu’il était temps pour lui de rejoindre l’autre côté de la bataille. Il prit un cordage et se jetta au-dessus de l’eau avec l’élan nécessaire qui lui permit d’atteindre le pont des pirates. Il pu constater immédiatement que de ce côté-ci aussi, la bataille faisait rage, mais ne tournait pas forcément à leur avantage. Il fût agréablement accueillit par un criminel aux dents plus jaunes que le sable du désert qui lui fonçait dessus, sabre brandit. Sindbad ne fît qu’un mouvement d’esquive, puis un bon coup de coude dans le dos du malheureux suffit à le faire passer par-dessus bord. Une fois débarrassé, il se précipita vers la cale. Là, un nouvel adversaire l’attendait. C’est que c’étaient pas des débutants, ils surveillaient que personne n’accède à leur réserve. Malheureusement pour eux, ils étaient tombés sur Sindbad et ce n’était pas un pauvre pirate qui allait l’arrêter. Trois d’entre eux venaient d’en faire les frais il y avait pas cinq minutes. Le combat s’engagea entre les deux hommes. Le bruit métallique des armes blanches qui s’entrechoquent se fit entendre.

-Laisse tomber, tu ne passeras pas. Tu ferais mieux de te rendre.
-Ha ! Désolé, mais ce n’est pas dans mes habitudes ! Et si tu veux un conseil, celui de nous deux qui devrait se rendre, ce n’est pas moi !

Et le combat continua. C’est qu’il n’était pas mauvais, le bougre. Mais pas assez bon non plus pour espérer gagner contre notre Sindbad ! Grâce à une feinte, il parvint à passer derrière son adversaire et à lui caler un bon coup de coude derrière la nuque. L’homme tomba raide, inconscient, sur le plancher.

-Voilà ce qui arrive quand on s’en prend au légendaire Sindbad !

Il n’y avait plus une minute à perdre, pourtant il ne pouvait s’empêcher de fanfaronner, même auprès d’une personne qui ne pouvait pas l’entendre. Il se hâta d’aller trouver les réserves de poudres. A l’aide d’une nouvelle dague qu’il avait caché cette fois-ci dans sa chaussure, il perça un trou dans l’un des tonneaux et fit un chemin de poudre qui allait des autres tonneaux en réserve jusqu’à l’entrée de la cale. Il n’eut qu’à y mettre feu grâce à une petite étincelle faite avec son pistolet et il se hâta de sortir, sachant qu’il ne disposait que de quelques secondes avant que la grande explosion ne se déclenche. Sur le pont, ça ne s’arrangeait pas. La bataille se poursuivait. Mais certains ayant vu Sindbad sortir, et aillant eu vent du plan, comprirent qu’il était l’heure de retourner sur le navire. Notre héros tenta d’en faire de même, mais la quantité de pirates encore en état de se battre était juste beaucoup trop importante et beaucoup fondèrent sur lui, tous sabres dehors. Comme si il avait le temps de s’occuper de tout ce beau monde ! Il s’engagea dans la bataille, mais axant sa priorité plus sur la fuite que sur le mise hors d’état de nuire de ses adversaires, par manque de temps. Mais ils étaient trop nombreux. Et il savait qu’il perdait du temps.

Trop de temps.

Il n’eut pas le temps de rejoindre son navire que l’explosion éclata. Des planches volèrent dans tout les sens, allant se nicher tantôt dans la structure du navire, tantôt dans l’équipage pour les plus malchanceux. Certains avaient dû voir le coup venir car ils s’étaient fait la malle sur les canaux de sauvetages. Quant à Sindbad, l’explosion le projeta directement à la mer. Il fût d’abord un peu sonné mais reprit bien vite ses esprits, étant un peu aidé par une vive douleur à l’épaule droite. Il regarda ladite épaule pour comprendre le pourquoi du comment et, effectivement, l’explosion lui avait flanqué un bout de planche dedans. Tu m’étonnes que ça pique. Bon allez, il n’était pas une mauviette ! Il retint sa respiration et prit le bout de bois. Il arrêta de faire le mouvement de jambe qui le maintenait à la surface pour se concentrer sur ce qu’il allait faire. Il valait mieux retirer ça le plus vite possible. Et puis, ça ne devait pas faire si mal que –Nom d’un poulpe unijambiste ça faisait un mal de chien ! En la retirant, il lâcha un râle témoignant de la douleur provoquée, qui fût étouffé par le milieu aquatique qui l’entourait. Une nuée de sang se dégagea de son épaule. Le bon côté des choses, c’est que l’eau de mer allait désinfecter. Il revint à la surface, prit une grande inspiration et…

-…Et merde !

La raison de ce juron c’est que lorsqu’il ouvrit les yeux une fois de retour à la surface, il constata que le mât du navire pirate qu’il avait fait sauté était sur le point de lui atterrir dessus. Un juste retour des choses, certains diraient. Il nagea sur le côté pour éviter de se prendre le gros truc en bois sur la figure, mais pour la voile qui allait avec, il ne pu rien faire. Et ce fût contre son gré que cet énorme bout de tissus le recouvrit et le fît sombrer, en même temps que le mât rejoignait le fond de l’océan. Mais il n’avait pas dit son dernier mot ! Il suffisait de trancher la toile pour qu’il puisse passer à travers et rejoindre la surface ! Il n’avait plus son cimeterre, il l’avait perdu dans l’explosion, mais il devait bien lui rester une dague ! Il chercha dans sa manche, non, déjà utilisée. Sa botte peut-être ? Oui, il l’avait récupérée ! Il devait se dépêcher, il se rapprochait du fond bien trop vite à son goût. D’un coup net, il trancha la voile et passa au travers. Et commença à nager vers la surface, n’utilisant qu’un seul bras, l’autre le faisant trop souffrir. Mais la surface était si loin. Et il n’avait pas eu le temps de prendre suffisamment d’air avant de sombrer. Il était déjà en manque. Il fallait pourtant qu’il l’atteigne. Il n’allait pas mourir comme ça. De l’air… Respirer… Il tenta de nager même avec son autre bras pour gagner de la vitesse, au mépris de la douleur. Mais cela ne suffisait pas. Trop loin… pas assez d’air… sa vision se brouilla… La surface était si claire… Et tout devint sombre autour de lui… La lumière du soleil qui passait à travers l’eau s’estompa peu à peu, et bientôt, il ne vit plus rien. Il perdit connaissance. Il se noyait.

*****

L’eau cherchait à ressortir de ses poumons. Ce ne fût que par simple réflexe que Sindbad se roula sur le côté pour tousser et la faire ressortir. Il lui semblait cracher ses poumons. Une fois toute l’eau évacuée, il resta quelques instants à respirer, reprendre son souffle. Ses esprits lui revenaient peu à peu. Que s’était-il passé ? Où était-il ? Il n’était pas en train de se noyer ? Il ouvrit les yeux. Du sable… ?

-Arrh

Et merde, son épaule lui faisait un mal de chien. Il se remit sur le dos et posa sa main sur sa blessure, comme si ça pouvait l’apaiser. Puis il se redressa et prit une position assise, en y allant doucement à cause de son épaule douloureuse. Puis il jeta un regard aux environs. Il était sur une plage. Les vagues allaient et venaient, lui assurant de rester tremper tant qu’il ne bougerait pas de là où il était. Visiblement, il était de retour sur une île. Et il aurait très bien pu se mettre à pester, en se disant des trucs du genre « nan mais sérieux, encore ? Je venais à peine de me tirer de la précédente ! Et puis deux fois en un voyage, quand même… » Mais il n’en fit rien. Il n’en fit rien car il avait remarqué quelque chose qui valait la peine d’être remarqué. A ses côté se trouvait une magnifique femme, aux cheveux longs et d’un blond somptueux. Et à queue de poisson aussi. Une sirène. Il était en présence d’une sirène. Combien d’hommes seraient prêt à tuer pour en ne serait-ce qu’apercevoir une ? Et là, elle était juste à côté de lui. Il comprit alors ce qui était arrivé. Il était effectivement en train de se noyer. Connecter deux neurones suffisait largement à déduire que cette femme-poisson venait de lui sauver la vie. Dans n’importe quelle autre situation, il aurait pu lui dire mille choses. A quel point elle était belle, ou un truc plus élaboré du genre « je suis au paradis ? Parce que vous ne pouvez être qu’un ange ! ». Mais il n’était pas tout à fait en l’état. Il était à bout de souffle, et honnêtement, la seule chose qui lui semblait convenir dans une telle situation était…

-Merci…
Victoria O'Donnel
Victoria O'Donnel
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Mar 5 Juil - 18:22





Que cette journée reste à jamais celle où on a failli perdre le capitaine Sindbad




Respirait-il ? Il n’y avait aucun moyen d’en être réellement sûre. Allais-je devoir lui faire du bouche à bouche ? Mes pensées divaguaient. De toute façon qui pourrait prendre plaisir à faire du bouche à bouche à une créature telle que moi ? Non seulement mon corps était couvert des meurtrissures faites par un seul et même homme, des cicatrices qui parcourraient mon corps. Il avait été aimable de ne pas trop toucher à mon visage. Il n’y avait que cette cicatrice en forme de lune qui était bien trop proche de mon œil. Cette cicatrice qui avait failli me rendre borgne… Mais en prime, je n’étais pas une sirène dans le sens traditionnel du terme. Mes sœurs étaient bien ordonnées, le haut du corps pour la femme, et le bas pour le poisson, moi, non seulement j’étais pas tout à fait une moitié de poisson conventionnel, mais en prime tout était en désordre. Un vrai casse-tête sur patte. De ma longue crinière blonde, presque blanche s’échappait de chaque côté de ma tête trois petites appendices. Il s’agissait là de mes branchies. De même, des nageoires s’échappaient de mes avants bras, me permettant une rapidité accrue, quant au pas de mon corps, il était bien plus fin et plus long que celui de mes sœurs. Je tenais plus du serpent que du poisson, j’en voulais pour preuve ces yeux violets dont la pupille pouvait s’allonger ou s’élargir un peu comme ceux de nos amis les félins. J’étais un paria chez moi, et ces tortures auxquels j’avais échappé n’avaient rien arrangé.
Il finit par avoir une réaction. Comme quoi il n’était pas encore tout à fait mort, il toussa, crachota pour expulser toute l’eau de ses poumons. Comme la sirène n’était pas faite pour vivre sur terre, la mer se chargeait de temps en temps de rappeler à l’homme qu’il n’était que de passage dans cet univers féerique qu’était l’océan et le grand large. Et je ne pouvais que comprendre les envies des autres de voyager, puisque, n’était-ce pas ce que moi-même j’avais fait ? Partir ? Quitter mon habitat naturel pour me mêler aux hommes. L’exclamation qu’il poussa me fit l’examiner en détail du regard. Je pus voir que ses vêtements étaient gorgés d’eau, mais pas seulement… Il y avait aussi une très nette auréole sanguinolente sur son vêtement.

-Merci…

C’était une voix rendue rauque par l’agression du sel et de la quinte de toux qui l’avait traversé plus tôt. Je ne pus que hocher doucement la tête, en murmurant d’une voix douce.

« A vot’ service, malheureusement vous n’en avez pas fini avec moi, je le crains. »

Je sortis de mon sac un bracelet que je mis à mon poignet, ce petit bijoux me transformais en être humaine. J’avais des traits bien moins étrange, hormis peut-être mes yeux qui restaient de cette étrange teinte violette. J’en sortis la bouteille de liquide ambré pour l’ouvrir et en humer les effluves. Ça me rappelait un épisode de ma vie que j’espérais oublier. C’était cette époque où j’avais été à nouveau prise dans un filet après ma fuite hors du château de mon bourreau, le corps meurtris. J’avais été soignée avec cette étrange mixture… Du moins cela était tellement fort, qu’aucun maux n’avait pu dévorer les plaies et les infecter. Je me redressais, ma robe en tissu descendant jusqu’à mes genoux. Il s’agissait d’une robe en tissu décoloré par le sel marin, un fatras de tissus qui n’avait plus vraiment figure humaine. Côtoyer les humains m’avait appris que ces derniers n’aiment pas nous voir nous balader dans le plus simple des appareils.

« Surtout… Bougez pas.»


Ouais il ne fallait pas paraître trop autoritaire. Je trouvais finalement ce qu’il me fallait. Une petite étendue d’eau claire à l’intérieur des terres, j’arrachais quelques bouts de la dite robe dans un bruit de déchirement caractéristique, avant de les plonger dans cette eau pure afin d’en retirer le seul et de les nettoyer correctement. Je sortis ensuite de mon sac un petit récipient dans lequel je mis également un peu d’eau. En fait il s’agissait d’une moitié de noix de coco que j’avais moi-même creusé, ça servait toujours. Je revins les bras chargé de mon bric à brac pour m’installer à côté de lui.

« Bien, je m’en voudrais de vous laisser avec pareille blessure alors que j’ai de quoi vous aider. Mais je ne ferais rien tant que je n’ai pas eu votre accord. La dernière fois, j’ai finis accrochée à la proue d’un navire, alors je préférerais éviter de retenter l'expérience qui était... ma foi... Très enrichissante mais assez inconfortable. »

Un petit rire franc s’éleva de ma gorge. Oh oui, cela commençait à remonter, et j’étais encore toute jeune… BON cela n’avait duré qu’une heure… Mais je m’en souvenais encore ! Cela avait bien amusé le marin en question… Et c’était sans doute justifié, parce que… Verser de l’eau salée sur une plaie, ce n’est généralement pas une bien bonne idée !

« D’ailleurs… Laissez-moi me présenter, on me nomme Mélusine. »




Sindbad
Sindbad
Le Blaireau des Sept Mers
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Ven 15 Juil - 14:48


 


Que cette journée reste à

jamais celle où on a failli

perdre le capitaine Sindbad



Sindbad n’avait jamais vu de sirènes, et il pu constater qu’elles n’étaient pas tout à fait comme il l’imaginait. Bon, belle, ça elle l’était. C’était le pré requis obligatoire. Une sirène moche, ça n’existe pas. Par contre, une sirène amochée, ça, visiblement, ça existait à en juger par les nombreuses cicatrices qui arpentaient le corps de la jeune…demoiselle ? Demoipoisson ? Les fonds marins devaient être bien hostiles pour qu’elle se retrouve dans cet état. En même temps, vu le nombre de requins qui doivent y vivre… sans compter tous les monstres marins. La vie sous l’océan ne devait pas être une partie de plaisir tous les jours. Autre chose qu’il ignorait sur les sirènes, c’est que visiblement, elles n’avaient pas une partie poisson et une partie humaine bien délimités. Non, il semblerait que ce soit un petit mélange, à en juger par les nageoires sur ses avant-bras et ses branchies sur son visage. Mais bon, ce n’était pas non plus hideux à voir. Etrange, certes, mais pas hideux.

-A vot’ service, malheureusement vous n’en avez pas fini avec moi, je le crains.

Encore une chose qu’il ne savait pas. Les sirènes étaient donc capables de prendre une forme 100% humaine. Même si Sindbad soupçonnait le bracelet qu’elle avait mit d’y être pour quelque chose. Enfin, en humaine, elle était tout aussi canon. Et il espérait, en la voyant ainsi, que cette créature de rêve lui ait fait du bouche à bouche pour le ranimer.

-Surtout… Bougez pas.
-Oh, ne t’inquiète pas, je n’ai pas l’intention de partir.

…De partir loin d’une femme aussi belle. Et tandis qu’elle s’éloigna, il regarda le grand large qui s’étendait à perte de vue. Le navire qu’il avait sauvé avait mit les voiles. Quelle bande d’ingrats. Bon, c’est vrai qu’à la base, c’est eux qui l’avait sauvé. Ils étaient quittes. Mais maintenant, le revoilà, perdu, sur une île qui avait le mérite d’être tellement petite qu’elle ne devait pas contenir beaucoup de prédateurs.

-Espérons qu’il n’y ai pas d’anthropophages sur celle-là… J’ai eu ma dose pour ce voyage.

Il avait toujours les yeux fixés sur l’océan. Cet océan qui semblait lui dire « t’es un humain, tu n’as rien à faire sur mes vagues, reste à terre ». Bah voyons. Pourquoi l’océan ne serait réservé qu’aux créatures marines, hein ? Il allait lui monter qui il était. Il était Sindbad ! Et il comptait bien naviguer sur toutes les mers, visiter tous les océans ! Sans doute deviendrait-il le plus grand de tous les explorateurs, le plus impressionnant des aventuriers. Après tout, il avait déjà bien entamé cette histoire. L’histoire du plus grand des marins. Son histoire. Même si pour l’instant, il en était au chapitre « encore coincé sur un îlot perdu au milieu de nulle part ». Il faudra trouver un titre plus classe quand même.

La sirène revint, les bras chargés de tout un tas de trucs. Enfin non, pas tant que ça. Juste une noix de coco et du tissus humide qui avait dû appartenir à sa robe.

-Bien, je m’en voudrais de vous laisser avec pareille blessure alors que j’ai de quoi vous aider. Mais je ne ferais rien tant que je n’ai pas eu votre accord. La dernière fois, j’ai finis accrochée à la proue d’un navire, alors je préférerais éviter de retenter l'expérience qui était... ma foi... Très enrichissante mais assez inconfortable.
-Eh bien dis-moi qui a eu l’audace de te faire ça, et je te promets qu’il finira attaché à la proue de son propre navire !

Le tout accompagné d’un magnifique sourire colgate. Non mais sérieusement, qui avait bien pu oser faire ça à une si belle créature !? Il y a vraiment des idiots partout. Et le terme « idiot » n’a été utilisé que pour rester poli. Parce qu’il y avait pleins d’autres mots pas très jolis qui venaient à l’esprit de Sindbad qui reflétaient largement mieux sa pensée.

-En tout cas, rassure-toi, loin de moi l’idée de te faire du mal. Et honnêtement, ce n’est qu’une égratignure, j’ai connu pire.

En fait, ça faisait un mal de chien, mais il était hors de question de laisser quoi que ce soit paraître. Il était un dur à cuir ! Il retira sa main de son épaule ensanglanté pour laisser sa sauveuse le soigner. Manquerait plus que ça s’infecte. Et quand on est perdu sur une île sur laquelle on ignore quels dangers s’y cachent, il vaux mieux être un meilleur de sa forme.

-D’ailleurs… Laissez-moi me présenter, on me nomme Mélusine.
-Mélusine ? Quel joli prénom. Moi, c’est Sindbad.

Et là, en général, il s’attendait à des « oooh LE Sindbad ? Le héros des mers ? J’y crois pas ! Racontez-moi une de vos aventures ! ». C’est qu’il avait déjà une sacrée réputation ! Mais une réputation sous la surface, ça c’était peut-être une autre paire de manche. A la limite, peut-être avait-elle croisé quelques uns de ses navires dans les profondeurs insondables. Mais bon, pour l’instant, peut-être vallait-il mieux éviter de le mentionner. Non parce que se présenter en disant « Hey ! Je suis Sindbad ! Peut-être as-tu déjà croisé un de mes navires qui ont finit au fond de l’eau ? », ça fait pas terrible.

Il laissa donc Mélusine s’occuper de son épaule mal en point, se doutant pertinemment que ça allait piquer un peu. Mais bon, il était un homme que diable ! Qu’est-ce qu’un petit picotement à côté de… d’un paquet de trucs ? Alors pour montrer qu’il était complètement à l’aise avec la soit-disante douleur qui allait être occasionnée, il décida d’engager la conversation. Et là, il aurait pu parler de lui, comme si savait si bien le faire. Mais il était intrigué par cette fameuse Mélusine, alors il préféra plutôt parler d’elle.

-Je ne savais pas que les sirènes pouvaient aussi avoir des jambes. Ce doit être formidable d’avoir accès à la terre et aux profondeurs de la mer.

Non parce que sérieusement. En soit. C’était carrément le bon plan d’être une sirène. Aller boire du rhum dans une taverne, puis aller explorer l’immensité de l’océan sans risque aucun de se noyer. Bon, ce devait être un autre point de vue que lorsqu’on est sur un navire. Mais qu’est-ce que ce serait le pied. Il ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait bien de la chance.

-Dans tous les cas, tu restes bien plus belle que la plupart des femmes que j’ai pu voir jusqu’à présent.

Dit-il en concluant avec un petit clin d’œil charmeur. Et oui, on ne se refait pas. Un peu de drague, ça fait pas de mal. Surtout quand on est coincé sur une île avec pour seule compagnie une charmante Mélusine.
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Mar 9 Aoû - 15:06





Que cette journée reste à jamais celle où on a failli perdre le capitaine Sindbad



Je guettais sa réaction avec intérêt, là où le frère de mon mari m’avait entré dans le crâne que j’étais d’une laideur incroyable, j’étais toujours étonnée de voir l’éclat de fascination qui brillait dans le regard des hommes lorsqu’ils le posaient sur moi. Petit être dysfonctionnel, serpent de mer des mythes au corps couvert des souvenirs que les hommes avaient imposés de force sur son anatomie. Petite sirène écorchée vive autant dans la chaire que dans l’âme.  J’étais le canevas vivant du dégoût de certains hommes envers ce qui est différent. Par chance, quelques mèches cachaient certaines plaies, dont ce petit sceau qu’on avait encré sur mon corps avec un fer chauffé à blanc. Lorsque je lui demandais de ne pas bouger, il me répliqua qu’il n’avait pas l’intention de partir. Quelle cruche je faisais… Bien sûr qu’il ne partirait pas, puisqu’il était bloqué ici et qu’il était momentanément blessé.

-Espérons qu’il n’y ai pas d’anthropophages sur celle-là… J’ai eu ma dose pour ce voyage.

Je pus entendre ces quelques mots en revenant de ma petite escapade vers l’étendue d’eau avant de  me poster devant lui. Le fixant d’un regard curieux. Anthropophage… ça me disait quelque chose ce mot… Je posais la demie noix de coco devant moi.

« Anthropophages… Je crois que Nemo m’en a parlé une fois… Est-ce ces humains mangeurs de chairs ? J’y ai échappé jusqu’à présent… Comment ils étaient ? Comment vous en êtes-vous sortis dites-moi ? »


Il me demanda qui avait bien pu faire ça, et qu’il lui ferait payer à sa manière, cette gentillesse fissura mon masque, bien que je me demandais comment nous aurions bien pus faire pour l’accrocher à son navire tous deux coincés sur une île déserte. Je penchais la tête sur le côté, lui lançant un sourire qui, pour une fois, était vrai. Je ne m’en rendais pas compte, mais ce sourire seul me rajeunissait incroyablement. Détendant ce visage qui avait toujours l’air d’être sur le qui-vive.

« Ho ce ne sera pas la peine, mais j’apprécie l’effort, et je ne doute pas qu’à nous deux on aurait pu triompher facilement de tous l’équipage et du capitaine pour faire à ce bateau une belle guirlande de guignol en guise de collier. Mais cet homme a été happé par les tréfonds marins il y a bien longtemps… »

Je finis par secouer la tête lorsqu’il appela sa plaie, « égratignure ». Il ne fallait jamais sous-estimer ces plaies-là. Surtout que l’eau de mer était capable d’infecter n’importe quelle plaie. J’étais bien renseignée pour le savoir.

« Oui… Je m’occuperais de vous avec l’esprit beaucoup plus tranquille, mais croyez-moi… IL faut prendre en charge cette « égratignure » avant qu’elle ne devienne pire. J’ai acquis auprès de vos pairs quelques connaissances en matière de… Soins. »

Pour illustrer mes mots, je fis un geste de la main, montrant mon corps, avant qu’un sourire amère n’éclaire mon visage d’un air sinistre.

« Bon… Je n’aurais sans doute pas eut à en apprendre d’avantage sans eux. C’est aussi vrai… Mais autant que ça serve à quelque chose… »

Il dégagea son épaule pour me laisser travailler, « travailler » étant un bien grand mot. Je commençais par passer un peu d’eau sur la blessure afin de la nettoyer et d’y voir plus clair. Cela ne prit pas énormément de temps. Je sortais ensuite la bouteille, retirant le bouchon avec mes dents, avant de lui parler d’une voix douce.

« Serrez les dents l'ami !  »


Renversant un peu de liquide ambré sur le bobo, je recouvrais ensuite le tout de bandages de fortune. J’avais écouté attentivement ses mots pendant ma petite besogne, et décidais finalement de lui répondre. Quand quelqu’un me parlait alors que j’avais mal… j’avais tendance à vouloir lui arracher la tête… Il aurait donc été mal venu de ma part de rétorquer quoi que ce soit. Je lui répondis alors finalement.

« Toujours entier M'sieur Sindbad ? »


Un sourire frôla mes lèvres alors que je secouais doucement la tête, lui montrant du bout de l’index le bracelet qui encerclait mon poignet.

« Si j’ai des jambes, c’est seulement à cause de ce bijou magique. Mes sœurs ne peuvent s’y rendre qu’une fois par an. Donc je doute que tu recroise de sirène sur terre ferme. »

Sa dernière réplique fit naître sur mon visage une mine inquiète. Comment pouvait-il me trouver belle malgré ce corps couvert de cicatrices, meurtrit… Défiguré ? En plus de me torturer, Barbe Bleue m’avait aussi retiré toute confiance en ma petite personne. Je m’humectais les lèvres avant de hausser les épaules.

« vous savez… Je pense que même si vous ne me l’avouez pas, vous avez quand même pris un sacré coup sur la tête… Je ne suis pas comme vous me décrivez… Je ne comprends pas. »


Je détournais la tête, sans oser le regarder. Comment pouvait-on trouver la créature que j’étais « belle » ? Déjà que de base, mon avis sur ma personne est assez tranché, car en plus d’avoir le fameux tortionnaire sur le dos, les sirènes avaient passé leur vie entière à me faire comprendre à quel point j’étais étrange… Bizarre… Hideuse.




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Sam 1 Oct - 23:41


 


Que cette journée reste à

jamais celle où on a failli

perdre le capitaine Sindbad



Sindbad fut étonné d’entendre un prénom familier sur une telle île perdue. La sirène, qui l’avait visiblement entendu parler de ces fameux anthropophages, avait mentionné une personne que le marin avait eu la joie de connaître. Le capitaine Nemo. Un homme tout à fait brillant, mais peut-être un peu trop sérieux. Il l’avait rencontré quelques temps auparavant dans une situation…étrangement similaire à celle dans laquelle il était actuellement. Le brave Nemo l’avait autorisé à monter à bord de son Nautilus, un engin absolument fabuleux dont Sindbad aurait eu bien du mal à en croire l’existence s’il ne s’était pas retrouvé à voyager à l’intérieur. Et voilà qu’à présent, il rencontrait une connaissance de cette personne si particulière. On disait que l’océan n’avait pas de limite, mais pour le coup, il le trouvait bien petit.

Cependant, il ne pu s’empêcher de sourire à la suite. Ah elle demandait comment s’en était-il sorti. Allait-il lui raconter ? Oh bien sûr, il ne pouvait pas s’en empêcher. Raconter ses aventures était une des choses qu’il aimait le plus au monde. Avec le rhum, les femmes et l’océan. Bien que ce dernier lui rendait assez mal cet amour, à bien y regarder. Il suffisait de regarder dans quel pétrin il s’était encore mis. Quoi que cette fois, il s’en sortait plutôt bien.

-Eh bien, c’est une assez longue histoire, mais elle n’en est pas moins passionnante. Et je me ferai un plaisir de tout te raconter, ma jolie. J’espère que tu aimes les histoires d’aventures, d’action et de dangers ! Mais chaque chose en son temps. On sera bien mieux avec un peu de nourriture, autour d’un bon feu.

Et il ponctua sa dernière phrase d’un clin d’œil. Si les bandes annonces n’existaient pas, Sindbad venait d’en inventer le concept. Bien sûr qu’il mourrait d’envie de lui raconter cette aventure. Et même d’autres. Mais s’il commençait, il ne s’arrêterait pas de sitôt. Et il se connaissait, quand il racontait, il y allait vraiment. Il allait crier, faire de grands gestes, pour envoyer son public au cœur de l’action. Alors avant de commencer à faire cela, il préférait, certes, d’avoir de quoi manger à disposition, parce que la bouffe, c’est la vie, et vu la situation, c’était littéral, mais aussi parce qu’il voulait s’assurer qu’il n’y ait pas quelques créatures dangereuses sur cette île avant de se mettre à faire un bruit de tous les diables. Certes, le lopin de terre sur lequel ils se trouvaient n’étaient pas grands, mais les dangers peuvent parfois être plus petits qu’on ne le pense. Dans tous les cas, cela ne coutait rien de faire un petit tour pour s’assurer qu’il n’y ait rien de problématique. Et comme l’île était petite, ça aura au moins le mérite d’être vite fait. Prudence est mère de sureté comme on dit.

Sur ce, il donna l’autorisation à la fameuse Mélusine de le soigner. Cette dernière semblait bien s’y connaître en soin, à en juger par ses paroles, mais pas pour les bonnes raisons. Lui qui pensait que ses cicatrices venaient d’altercations avec des créatures de la mer, voilà qu’il apprenait que les responsables étaient tout autres.

-Ceux qui t’ont fais ça ne méritent pas de vivre. Je ne comprends pas qu’on puisse agir comme ça.

Non parce que sérieusement. Comment et pourquoi ? Pourquoi faire du mal à une si belle créature ? Franchement !? Les sirènes, c’est l’incarnation même de la beauté ! C’était presque de l’ordre du blasphème que de faire ça ! Enfin bon. Il décida de reprendre sur une note plus légère, en faisant allusion à ses jambes, chose à laquelle on ne s’attend pas vraiment à voir chez une femme-poisson. Mais finalement vint le moment tant redouté.

-Serrez les dents l'ami !

Une vive douleur se fit sentir au niveau de son épaule. Il laissa bien malgré lui une grimace déformer son visage. Là, pour le coup, les dents étaient serrées. Comme quoi, on a beau jouer le gars sûr de lui, trop fort et tout, ça n’empêche que quand ça fait mal, ça fait mal. Un mal de chien. Il maudissait mille fois cette fichue planche de s’être logée dans son épaule. Dieu que c’était désagréable. Mais le plus douloureux était passé. Le pire, c’est toujours la première seconde. C’est ce qu’il faut dire. Lorsque Mélusine commença à bander son épaule, Sindbad attrapa la bouteille qui contenait le liquide qui lui avait fait tant de mal de sa main libre et porta le goulot à ses lèvres. Ah, tout de suite, ça allait mieux. Comment le rhum pouvait faire autant de mal et autant de bien à la fois ? Le fait est qu’il préférait largement cette seconde utilisation à la première. Il avala plusieurs gorgées de son alcool préféré, cela faisait passer la douleur plus rapidement. Enfin, c’était son impression.

-Toujours entier M'sieur Sindbad ?
-Je crains qu’il n’en faille plus pour me mettre hors d’état de nuire, reprit-il avec un sourire en déposant la bouteille.

Voilà, il avait de nouveau l’air totalement décontracté. Genre, il n’avait absolument pas eu mal. Il n’avait pas du tout grimacé. Il ne s’était rien passé. D’ailleurs, Mélusine reprit la conversation laissée en suspens par cette intervention. Oh dieu, elle a des sœurs en plus. Autant de beauté sous la surface, c’était à regretter de ne pas avoir de branchies. Comment ça, ce n’était pas la principale information qu’il fallait retenir de la phrase ? Mais si, il avait écouté le reste. Oui, à propos du bracelet magique oui. Intéressant. Combien de sœurs pouvait-elle avoir ? En tout cas, elles devaient toutes être magnifiques. Comme Mélusine. D’ailleurs, le marin ne tarda pas à la complimenter sur sa beauté. Mais cette dernière ne sembla pas comprendre. Comment ? N’était-elle pas au courant pour son immense potentiel séducteur ? Alors là, il fallait remettre les pendules à l’heure parce que mince quoi ! Elle évitait son regard, il ne pu donc pas plonger son regard dans le sien. Il regarda alors l’étendue de l’océan et dit de l’air le plus simple du monde :

-Je suis certain que ma tête se porte très bien. Mais laisse-moi te dire une chose, ma jolie. Tu devrais avoir d’avantages confiance en toi.  Dis-toi que si je dis à une femme qu’elle est belle, c’est que je le pense, et je ne crois pas avoir de mauvais gout en la matière.

Non parce que dire à une mocheté qu’elle est belle, c’est pas le bon plan. Parce que les moches, elles n’ont pas l’habitude d’entendre ça. Du coup, elles te collent, et elles espèrent pleins de trucs. Non, en général, les compliments, il les réservait toujours aux jolies filles. Même si c’était cruel pour les moches des les priver du sublime Lui.

Sur ce, il se leva en faisant attention à ne pas faire trop travailler son épaule blessée et posa son regard sur la pauvre île sur laquelle il se trouvait. Il pouvait rester bloqué là pendant des jours, il le savait. Alors il fallait peut-être commencer à s’activer s’il ne voulait pas mourir de faim. Encore. Il tendit la main à Mélusine pour l’aider à se relever.

-Allons découvrir ce que cette île nous réserve !
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Mar 7 Fév - 10:22





Que cette journée reste à jamais celle où on a failli perdre le capitaine Sindbad



Je ne pouvais m’empêcher de penser à tout ce que j’avais appris grâce à Nemo… En fait suite à ma rencontre avec lui, j’étais devenu un être avide de connaissance, s’en abreuvant autant que possible, encore et encore, jusqu’à plus soif, jusqu’à plus faim. Mon regard lilas se posait sur le marin, mes consœurs avaient la réputation d’attirer les marins par le fond… Moi c’est juste leur connaissance, leurs histoires que je voulais emmener avec moi, la connaissance ça éloigne la peur… Je crois ? Et la peur… C’était un gros problème chez moi. Un problème de chaque instant. Le marin que j’avais sauvé m’avait l’air d’être une personne tout à fait charmante et vraiment très intrigante. Sindbad me sortit à nouveau de mes pensées, mon regard croisant le sien, mes mains frappant pour montrer mon contentement.

« Les aventures ? Les histoires qui font peur avec un peu d'action ? Moi j’adore ça… Allons trouver nourriture et feu ! »


Un large sourire s’étala alors sur mon visage. Cela faisait une éternité… Qu’on ne m’avais pas conté d’histoire, qu’on ne s’était pas assis simplement avec moi autour d’un feu de camp... Pourquoi ? Parce que je me méfiais des autres, et qu’eux se méfiaient de moi… Je baissais les yeux vers mon ventre gargouillant, il semblait que j’avais momentanément oublié ma faim et que je ne m’étais rendu compte de rien… Parfois… J’étais absorbée par quelque chose, et j’en oubliais de manger, de boire ou même de dormir… Bizarre vous avez dit ? Alors que je m’occupais de lui, je lui contais ce qui m’étais arrivé, taisant la plupart des choses, mais en révélant d’autres desquels je n’avais encore jamais parlé, secouant doucement la tête et souriant doucement à ses paroles, je me contentais de répondre d’une voix douce.

« Certains ne partagent pas votre amour de l’océan… Des hommes le craigne et sont prêt à tout pour le détruire… Et ça passe aussi par là, faire souffrir une des filles de l’océan… Est un moyen assez radical de faire comprendre ses idées ! Mais… Très efficace pour faire passer un message ! »

L’homme montra tout son courage, aucun son ne sortit de sa bouche, et je ne fis aucun commentaire quant à la grimace de douleur qui défigurait ses traits, me contentant d’être rapide, efficace, ce que je parvins à faire sans trop de mal. Il attrapa alors la bouteille pour engloutir une rasade de l’élixir que la bouteille contenait. C’était une boisson de marin qui réchauffait les cœurs… Mais pas les pieds ! Une fois le bandage fait, un petit sourire éclaira mon visage.

« Tant mieux alors… Normalement d’ici quelques semaines, tout ça devrait être comme neuf, mais ménagez-vous ! »


Ce qui était bon signe, c’est qu’il n’avait pas l’air traumatisé par mon intervention, et que donc il y avait peu de chances que je me retrouve à le fuir à toute jambe sur le sable fin et chaud de cette plage. Enfin il eut une parole qui me surpris. Me complimentant sur ma beauté… Ce n’était pas de l’avis de tout le monde. Sous ma forme de sirène, je tenais beaucoup plus du serpent de mer que de l’humain, les gens trouvaient ça écœurant… Et sous ma forme humaine, j’avais le corps bardé de cicatrices… Belle ? Je l’avais été, mais je ne l’étais plus. Barbe bleue s’était chargé de me le faire comprendre de bien des manières et moi j’avais finis par le retenir. Je penchais la tête, tendant quand même le bras pour tâter sa tête, cherchant ou non la naissance de bosses.

« C’est que vous ne partagez pas l’avis de tout le monde. Mes sœurs se moquent de moi parce que je ressemble beaucoup trop à une créature marine, elles m’ignorent ou me ridiculisent… Et quand j’adopte cette apparence… Je suis défigurée… Je… Je n’ai pas l’habitude de ces compliments… Regardez par vous-même… »

N’ayant aucune notion de pudeur (on nage nu comme au premier jour quand on est dans l’océan voyons !) la pudeur je l’avais appris en compagnie des humains… ce qui faisait de moi un être encore plus étrange aux yeux de mes sœurs. Je lui tournais le dos, retirant les bretelles de ma robe de tissu grossier, la faisant descendre jusqu’à mon bas-dos, m’arrêtant pour ne pas trop en dévoiler, montrant juste les cicatrices rosés et boursoufflés qui piquetaient mon dos. L’une d’elle, particulièrement épaisse semblait presque longer la courbure de mon dos. Encore que… Il y avait eu une amélioration, elles étaient beaucoup moins hideuses, mais elles étaient là… Et elles ne partiraient jamais vraiment… Je me rhabillais sans plus de cérémonie, venant à nouveau lui faire face, m’inclinant légèrement dans sa direction.

« Alors c’est à moi de vous dire merci pour ces mots. »


Il proposa de partir à l’aventure, mon regard se fit brillant de malice et de hâte, alors qu’un petit éclat de rire franc s’échappa de ma gorge. Partir à l’aventure avec quelqu’un… C’était quelque chose de tellement plaisant… Je me tournais vers lui, un regard plein de vie sur le visage.

« Allons y ! »


J’attrapais sa main, le laissant m’aider à me hisser sur mes jambes. J’avais des jambes certes, mais je n’étais jamais vraiment habituée à ces dernières, née avec des nageoires, j’avais beaucoup de mal avec ces gambettes. Une fois plus enfoncé dans l’île, je pus me rendre compte qu’en réalité elle était incroyablement boisée. L’air y était humide, mais frai, le tapis de feuille amortissait nos bruits de pas. J’avais sortis de mon sac un couteau, tenant de l’autre une branche assez large pour faire office de gourdin… A défaut que couper, j’assommerais ! Je m’arrêtais soudainement devant un spectacle merveilleux.

« Hooo… Regardez Sindbad ! C’est un… Cerf c’est ça ? Enfin… J’ignorais qu’un cerf pouvait être bleu… Et les ailes… ça je ne l’avais jamais vu… Un Cerf peut voler ? »

La bête était majestueuse, montée sur sabot, ses bois étaient semblables à des branches d’arbre, il contribuait à rendre le lieu plus beau. J’avais chuchoté pour ne pas lui faire peur. A la place de la fourrure habituelle, l’animal possédait des sortes de plumes vertes au reflet bleuté. Il mangeait tranquillement de l’herbe. Un oiseau vint se poser à quelques centimètres de lui. Tant de beauté et de nature… S’en était incroyablement déstressant… Mais alors que l’animal mangeait tranquillement, il étira son cou et… Croqua l’oiseau ?! Il se retourna vers nous, une aile battant encore en dehors de sa bouche. Un hurlement se fit entendre… Contre toute attente il sortait de ma bouche…

« OH MON DIEU…. Il a avalé un oiseau ! UN OISEAU ! »


Je ne me rendis compte qu’après que j’avais attrapé le marin par le col et que je le secouais. Le relâchant et époussetant sa veste pour en chasser les plis… Un bruit de « cataclope » se fit entendre… Et je tournais la tête pour apercevoir les yeux rouges de l’animal alors qu’il se rapprochait.




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Mer 12 Avr - 21:47


 


Que cette journée reste à

jamais celle où on a failli

perdre le capitaine Sindbad



Dans la vie, tout est une question de points de vue. Dans une situation comme celle-ci, beaucoup seraient déprimés, terrifiés, peut-être même résignés en étant bloqué sur une île inconnue, sans doute pleine de dangers, à se demander si c’était la faim ou un quelconque prédateur qui mettrait fin à ses jours. Sindbad, lui, voyait les choses autrement, surtout après s’être retrouvé dans cette situation déjà plus souvent que la plupart des marins en toute une carrière. Peut-être était-ce l’habitude, ou son goût pour l’aventure, mais il trouvait la situation loin d’être désespérée. En fait, en cet instant précis, il la trouvait des plus agréables. Seul sur une île avec une sublime créature à ses côtés, qui, en plus d’avoir un certain charme, avait montré un enthousiasme certain à l’idée de se faire conter une des célèbres aventures du grand Sindbad le marin ! Il aurait pu tomber sur une mocheté hyper chiante et rabat-joie, mais non. Alors oui, il avait fait naufrage pour la seconde fois dans un même voyage, oui, cette île renfermait peut-être des dangers mortels. Mais quand il voyait le sourire que lui offrait la sirène alors qu’elle déclarait adorer les histoires, il ne pouvait s’empêcher de penser que rares sont les hommes qui ont autant de chance dans la malchance. Comme quoi, l’océan peut se montrer capricieux, parfois cruel (et il était bien placé pour le savoir), mais il renfermait tout de même des trésors formidables, pour peu qu’on se donne la peine de les chercher, qu’on prenne le risque de s’aventurer sur ces eaux. Sindbad respectait l’océan et voyait en lui comme son adversaire de tous les jours. Un adversaire redoutable qu’il prenait grand plaisir à affronter, pour découvrir les merveilles qu’il renfermait. Alors bien sûr qu’il s’insurgeait d’entendre que certains ne respectaient pas cette immensité bleutée et torturaient les quelques créatures inoffensives et absolument canons qui y vivaient. Il n’avait rien contre le fait de tuer des monstres marins, ce n’est que légitime défense. Mais Mélusine était un ange  de l’océan ! Il la connaissait depuis quelques minutes seulement, mais ce qu’il avait vu, c’était une femme à moitié poisson-serpent-de-mer, complètement canon, avec des formes là où il faut, qui flattait son égo en quémandant ses histoires et qui par-dessus le marché lui avait sauvé la vie. On admettra qu’on est loin du kraken.

Même s’il avait l’habitude de rester méfiant, il sentait bien qu’elle était inoffensive. Et il fallait admettre qu’il baissait plus facilement sa garde face à un joli minois. Il la laissa donc le remettre à neuf. C’est qu’être au meilleur de sa forme était très important quand on est perdu au milieu de nulle part sans savoir ce qui vous attend. Et elle qui parlait de se ménager. Aaaaah elle n’avait pas l’habitude de l’aventure. Epaule blessé ou pas, s’il faisait face à un serpent mangeur d’homme de trente mètres, il n’allait pas se ménager ! Surtout devant une jolie femme, c’était le moment de briller. D’habitude, il n’avait pas droit à aussi plaisante compagnie dans ses aventures, ça changeait. Et tandis qu’il faisait quelques mouvements avec son bras pour tester à quel point il pouvait le bouger sans trop en souffrir, il la complimenta sur sa beauté d’ailleurs, fidèle à lui-même, mais elle ne semblait pas se rendre compte de son potentiel, c’était dingue ça ! Et malgré ce qu’il pouvait dire, elle semblait ne pas comprendre. Etait-il possible de manquer de confiance en soit à ce point ? Il ne savait pas ce qu’elle avait pu endurer par le passé, mais ça n’avait pas dû être facile pour la rendre comme ça.

-C’est que vous ne partagez pas l’avis de tout le monde. Mes sœurs se moquent de moi parce que je ressemble beaucoup trop à une créature marine, elles m’ignorent ou me ridiculisent… Et quand j’adopte cette apparence… Je suis défigurée… Je… Je n’ai pas l’habitude de ces compliments… Regardez par vous-même…
-Oh, mais ça doit être une habitude chez les frères et sœurs de se taquiner, il ne faut pas prendre ça trop au…sérieux.

Son dernier mot tarda à venir car il était un peu surpris par le fait qu’elle était en train de se déshabiller. Surpris mais pas mécontent, loin de là. Malheureusement, elle ne lui montra que son dos, ne lui laissant pas le loisir d’admirer des choses Ô combien plus agréables aux yeux que les cicatrices qu’elle lui montrait. Ceci dit, ces dernières ne le laissèrent pas indifférent. Elle lui avait dit qu’elle avait eu quelques démêlés avec les humains, mais à ce point ? Comment est-ce que son dos avait pu se retrouver dans un état pareil ? En effet, elle avait dû en voir des vertes et des pas mûres. Il en avait le bec cloué pendant quelques instants et ne dit rien jusqu’à ce qu’elle se rhabille et ne reprenne la parole.

-Alors c’est à moi de vous dire merci pour ces mots.
-Laisse-moi te montrer quelque chose, ma jolie. A son tour, Sindbad abaissa son haut pour laisser voir le début de son torse, dévoilant ainsi une cicatrice d’une dizaine de centimètres. Celle-là, je me la suis faite en affrontant un serpent d’une trentaine de mètres de long ! Puis il lui montra son dos et là encore, il avait un souvenir du même genre d’un de ses précédents voyages. Et celle-là, c’est le résultat d’une violente bagarre avec des créatures aux griffes acérées mangeuses d’hommes. Et je vais pas te faire l’inventaire parce qu’on y est encore demain. Je ne les vois pas comme des choses répugnantes. Ce sont des souvenirs de toutes les passionnantes aventures que j’ai vécu, et la preuve que j’ai survécu à des épreuves où beaucoup seraient tombés. Par leur simple présence, elles montrent ton courage et ton désir de vivre. Personnellement, j’ai plutôt tendance à en être fier. Peut-être que tu devrais essayer de voir les choses autrement.

Et il lui fit un petit clin d’œil avec son sourire charmeur dont il avait le secret avant de se relever et de lui proposer de partir à l’aventure. Et tandis qu’il l’aidait à se relever, il admirait cette flamme dans ses yeux, cette flamme qui brûlait d’envie d’explorer de nouvelles choses, de vivres des aventures épiques. Une flamme que Sindbad connaissait bien et qu’il prenait toujours plaisir à contempler dans les yeux des autres, même si c’était rarement dans ceux d’une femme. Ils se dirigèrent donc tout deux en direction de la végétation et une fois qu’ils s’y étaient enfoncés, il s’avéra qu’elle était incroyablement dense. De la verdure à tout va. Par habitude, Sindbad marchait d’un pas silencieux car après tout, on ne sait jamais. Il regardait autour de lui en écartant les branches qui venaient obstruer son passage, à la recherche du moindre signe de vie, amical ou non. Il regardait même le sol pour tenter de repérer des empruntes, mais l’épais tapis de feuilles qui le recouvrait ne rendait pas vraiment la tâche aisée. Même si à première vu, il semblait détendu et sûr de lui, tous ses sens étaient en alerte. Cette situation, il l’avait déjà vécu, il savait que ça pouvait mal tourner en l’espace de quelques secondes, alors mieux valait être aux aguets. Et finalement, les deux compagnons trouvèrent un être vivant, et des plus original. C’était un…

-Hooo… Regardez Sindbad ! C’est un… Cerf c’est ça ? Enfin… J’ignorais qu’un cerf pouvait être bleu… Et les ailes… ça je ne l’avais jamais vu… Un Cerf peut voler ?
-J’imagine que ses ailes ne sont pas là pour rien, mais je ne suis pas certain que ce soit un cerf…

Non parce qu’un cerf, de ce qu’il savait, ça n’avait pas d’ailes, et pas de plumes d’ailleurs. Sans parler de la couleur. Certes, il en avait grosso modo la forme, il y avait les cornes, mais sinon, il avait un sérieux doute. C’était sans doute un genre de croisement entre un cerf et un quelconque oiseau, bien qu’il ne désira pas savoir comment un tel croisement était possible. La créature était grande, elle atteignait facilement les deux mètres de haut en comptant les bois imposants qui sortaient de son crâne. Mais dans tous les cas, les cerfs, ça mange de l’herbe, et les oiseaux, ça mange des vers. Ou des serpents. Ou des rongeurs. Bref, pas des humains. C’était plutôt encourageant. De plus il se tenait tranquille, il ne semblait pas les avoir encore remarqué, ce qui était une bonne chose, même si, à première vue, il n’avait pas l’air agressif, de part son allure de végétarien. En revanche, il se demandait quel goût pouvait avoir sa viande. Ah bah perdu sur une île déserte, il valait mieux penser à la bouffe assez rapidement.

-Enfin qu’importe ce que c’est, tant que ça ne cherche pas à faire de moi son repas. Mais à première vue, il a l’air plutôt inoffensif.

A peine avait-il prononcé ces mots que la créature fit un geste d’une rapidité déconcertante pour avaler violemment un oiseau qui était venu se poser joyeusement à proximité. Comme quoi, il ne fallait jamais se fier aux apparences. Est-ce que ça pouvait se qualifier de cannibalisme pour le coup ? Non parce que vu qu’il était à moitié oiseau le machin… bref il n’avait même pas le temps de se poser la question qu’il fût victime d’un véritable tremblement de terre. Ah non, c’était juste Mélusine qui le secouait comme un prunier en hurlant. Ah bah bravo le sang-froid et la discrétion.

-Woh, on se calme ma jolie !

Heureusement, elle reprit rapidement ses esprits et finit par le lâcher, allant même jusqu’à l’épousseter, ce qui était passablement inutile, mais l’intention était tout à fait charmante, et ça avait son charme. Il la regarda faire, tout en lui faisant la morale.

-Tu es pleine d’énergie, et c’est une grande qualité, mais crier comme ça, c’est généralement peu recommandé dans notre situation.

D’autant plus que les plis éventuels de sa veste étaient le dernier de ses soucis lorsqu’il entendit des bruits de sabot se rapprocher rapidement. Il tourna la tête et l’image du cerf fondant sur eux à grande vitesse parvint à ses yeux. Son regard était menaçant. Sindbad connaissait ce regard. C’était celui de prédateur qui fonçait sur sa proie. Et là, la proie, c’était eux.

-Attention !

Il ne mit pas plus d’une fraction de seconde pour agir, comme par réflexe. Il saisit Mélusine par la taille et la ramena contre lui avant de se décaler d’un geste vif sur le côté juste avant que la créature ne les atteigne avec sa charge. Les deux finirent ainsi affalés dans les buissons, mais ça ne suffirait certainement pas à les cacher de cette créature. Se rendant compte qu’il écrasait peut-être un peu la jeune femme, il se redressa pour lui laisser de l’air. Bien qu’il apprécia ce contact rapproché, il y a un temps pour tout, et là, ce n’était pas le moment.

-Ca va ma jolie ?

Il regarda très rapidement si elle n’avait pas de grosses blessures apparentes, mais elle avait été protégée par le grand Sindbad, bien sûr qu’elle allait bien ! Et il allait s’assurer que ça continue. Il avait déjà l’occasion de payer sa dette.

-Reste derrière moi.

Puis il se dégagea d’avantage du buisson et chercha des yeux la créature. Elle était à quelques mètres plus loin et elle se dirigeait de nouveau vers eux, se préparant à charger de nouveau, avec toujours cette lueur peu rassurante dans son regard, doublé d’un certain agacement d’avoir manqué son coup, certainement. Mais cette fois, le marin avait le temps de riposter ! Il comptait bien lui montrer qu’il n’avait pas l’intention de se laisser faire, de lui montrer de quoi il était capable. De lui montrer qu’elle osait s’attaquer au grand Sindbad ! Il porta sa main à son cimeterre et…attrapa du vide. Un rapide coup d’œil et il se rendit compte que son sabre n’était pas là où il était censé être. Il n’était même pas là du tout. Il avait momentanément oublié qu’il l’avait perdu dans l’explosion. Mais heureusement pour lui, il avait plus d’une corde à son arc ! Il ne lui fallu pas plus d’une demi-seconde pour réagir et changer de plan. Il sorti une dague de sa manche et la lança vers le cerf, l’oiseau, le cerf-oiseau, peu importe ! La lame vola jusqu’à aller se ficher dans l’œil de son adversaire, le stoppant net dans sa course, à seulement quelques mètres du duo. Le monstre poussa un hurlement de douleur venu tout droit des enfers, tout en s’agitant en tout sens, comme devenu fou sous la souffrance que lui avait procuré cette attaque, et bien évidemment, la légende vivante, le héros des mers qu’était notre marin ne pouvait s’empêcher de fanfaronner.

-Tu as peut-être l’habitude des proies faciles, mais aujourd’hui, tu es tombé sur plus fort que toi ! Je suis le grand Sindbad et je…

Il ne termina pas sa phrase, comme coupé dans son élan par la mauvaise surprise qui arrivait. Alors que la créature était enfin parvenue à se débarrasser de la lame qu’elle avait dans l’œil à force d’agitation, Sindbad aperçu à quelques mètres derrière trois autres animaux similaires au premier galoper dans leur direction. Les hurlements de douleurs du cerf ou il ne savait quoi avait dû alerter les autres. Et maintenant, ce n’était plus un gros problème qu’il avait sur les bras, mais quatre. Les autres monstres approchaient rapidement et commençaient même à dévier de leur trajectoire pour les encercler tandis que le premier le regardait de son œil valide avec un air des plus mauvais. Cet air qui vous fait dire que si vous restez quelques secondes de plus dans les parages, vous allez mourir dans d’atroces souffrances. C’était pas bon. Mais alors pas bon du tout. Il ne savait même pas si ceux-là étaient les seuls ou s’il y en avait d’autres qui arrivaient. Et en toute honnêteté, il n’avait aucune envie de rester ici pour le savoir. Le marin tourna les talons, attrapa Mélusine par le poignet et commença à faire la seule chose à faire dans ce genre de situation. Courir !

-J’espère que tu cours vite ma jolie !

Et il détala à grande vitesse afin de réussir à fuir avant que ces bestioles ne terminent de les encercler. Affronter des créatures mortellement dangereuses, ok, en affronter quatre, si ce n’est plus, avec seulement quelques dagues pour lutter contre des sabots et des cornes imposantes, ça allait vite être compliqué. D’autant plus qu’il les avait observé, c’était des tas de muscles, les machins. Et niveau vitesse, ils n’étaient pas en reste non plus. Ajoutez à cela que l’un d’entre eux était blessé, et qu’un prédateur blessé, c’est toujours HYPER dangereux, définitivement, le retrait stratégique semblait plus intelligent que rester à les affronter, le tout en devant défendre une jolie femme. Sindbad courait après la gloire, mais il n’était pas prêt à mourir pour elle. Sa vie était encore prioritaire. Alors oui, il allait leur faire leur fête, mais plus tard, quand il aura un plan, ou l’avantage, ou quand son épaule aurait arrêté de lui faire un mal de chien !!! C’est que courir avec cette blessure, c’était vraiment pas le must. C’était pas Mélusine qui avait parlé de se ménager ? C’était raté. Mais il faisait avec. Ce n’était pas une petite douleur de rien du tout qui allait l’arrêter, surtout quand il y a des monstres pareils derrière. D’ailleurs, il jeta un coup d’œil en arrière pour voir s’ils parvenaient à les semer et il se retourna juste à temps pour voir une de ces créatures prendre son envol et foncer vers le ciel en brisant littéralement les branches qui avaient le malheur d’être sur son passage. Et bien, cela répondait définitivement à la question « est-ce que ça vole ? » Cela faisait donc de ces créatures…des cerfs-volants. Et ils avaient la force d’exploser des branches de l’épaisseur de sa cuisse en plein vol. Quand on voit ça, on se dit qu’on a raison d’essayer de fuir plutôt que de rester à affronter ça avec les moyens dont il disposait actuellement. Mais ce n’était que partie remise !

Il continua donc sa course sans lâcher le poignet de la jeune femme qui l’accompagnait, de peur qu’elle ne soit pas aussi rapide sans son aide. Cavaler dans une végétation aussi dense n’était peut-être pas aussi évident pour elle que ça l’était pour lui, qui avait l’habitude. Il cherchait des yeux un endroit où ils pourraient s’abriter, même s’il ne savait pas trop ce qui pourrait faire l’affaire en pleine nature. Une grotte ne les aiderait pas. Grimper dans un arbre était stupide étant donné que ces créatures pouvaient voler. D’ailleurs, celle qui avait préféré prendre la voie des airs l’inquiétait car il ne pouvait la distinguer à travers les feuillages, mais il ne doutait pas qu’elle, pouvait savoir où ils étaient, de par les mouvements ou en communiquant avec ses collègues au sol, ce qui n’était pas rassurant. Elle pouvait atterrir devant eux à tout moment. Et ça ne le réjouissait guère. D’autant plus que derrière, ça courrait vite aussi. Alors Sindbad avait beau tenter de changer brusquement de direction, d’essayer de jouer sur le terrain pour les semer, c’était pas gagné. Et finalement, ils finirent par arriver devant deux murs immenses et parallèles en pierre, séparés d’un mètre l’un de l’autre, formant ainsi un couloir. Un début de bâtiment ? Des traces de civilisation ? Pas le temps de se poser la question, il continua sa course et plus loin, rapidement le couloir se divisa en deux. Il emprunta un chemin, puis de nouveau, plusieurs couloirs s’offrirent à eux. Il n’avait pas le temps de plus réfléchir que ça sur celui à prendre, il avançait au hasard, en se disant que c’était sans doute exactement ce qui leur fallait pour semer les créatures qui les coursaient ! Sindbad ne s’était pas encore rendu compte qu’en réalité, ils venaient de pénétrer dans un véritable labyrinthe. Et quand vous êtes coursés par des créatures qui veulent vous bouffer, vous ne pensez pas forcément à marquer le chemin vers la sortie.


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